Borgman: Que se passerait il si on mélangeait Parasite et Funny Games avec un poil de Cronenberg? Ce qui est bien avec un film comme Borgman, c’est qu’il laisse suffisamment de place aux zones d’ombres qu’il ouvre la porte aux métaphores et aux interprétations (notamment celles autour du déclassement social), sans proposer de fil conducteur trop incohérent qui nous ferait décrocher. Une curiosité hollandaise à voir dans tous les cas!
Panic sur Florida Beach: Très sympathique film (méconnu) de Joe Dante et bien bel hommage aux films d’épouvante des années 50. Teen movie astucieux et matûre, reprenant à son compte les peurs de l’époque (Guerre Froide, tensions avec Cuba, menace atomique), avec un John Goodman en grande forme, Panic est un film qui fait du bien, tellement ça sent la nostalgie et le véritable amour pour les vieilles bobines! A noter que Mant!, le superbe métrage projeté dans le film est trouvable sur le Net…
Et on continue notre sélection slashers « méconnus », devenus finalement un podcast puis un cycle ah ah!
The House on sorority row: Globalement bien rythmé, gore à souhait, Sorority Row fait assurément partie du haut du panier des slashers 80’s, ménageant son suspense (je n’ai pas forcément vu venir le twist final, même si j’y ai pensé en début de film), dans la droite lignée de Black Christmas (comment ne pas y voir un joli clin d’oeil, entre la sororité et le rôle central du grenier?). Sans être à la hauteur de ses notables aînés, le métrage présente un boggeyman original, un scénario ingénieux et une unité de temps/de lieu habile, ce qui est déjà pas mal! Et les actrices, débutantes en majorité, s’en sortent honorablement!
Carnage / The Burning: Autre slasher culte…finalement pas si mémorable que ça (malgré un bon dosage entre Vendredi 13 et Délivrance), vaut surtout pour son massacre aussi brutal que surprenant en milieu de film (où le boogeyman Cropsy élimine pas moins de cinq ados une main dans le slip) et…allez, son arme de prédilection, une cisaille à gazon (ça m’a pris 10 minutes pour me rappeller le terme exact). Disons même le clairement, malgré une intro façon Maniac, il est même très long à démarrer et frôle le répétitif. Notons aussi la présence de Jason Alexander (Seinfeld), Holly Hunter, Fisher Stevens et Tom Savini, décidemment partout (le bougre vient déjà d’enchaîner Vendredi 13, Maniac et The Prowler), au maquillage. Enfin, rassurez vous, c’est déjà 10 fois meilleur que le premier Vendredi 13, hein ah ah! Le thème principal est signé Rick Wakeman (Yes).
Jason le Mort-Vivant (Vendredi 13 Part VI): Considéré par beaucoup comme le meilleur épisode de la franchise, ce sixième opus voit Jason rescuciter sous la forme d’un mort-vivant (le pépère étant mort dans le quatrième opus) et revenir faire le ménage autour du Crystal Lake de son enfance (qui n’est pas un jour mort noyé dans un lac, voyons?). L’ambiance et l’inventivité sont là. Le second degré est lui aussi omniprésent, ce qui est visiblement une nouveauté dans cette saga. Trop présent puisque cet aspect « fun » nuit pas mal au peu de tension déjà présente dans ce type de films (tant est qu’on puisse s’attacher à des personnages caricaturaux). Alors ça se laisse regarder distraitement, une main dans le bol de cahuètes… Je ne doute pas qu’il y a un public pour ça mais honnêtement ça me passe tellement au dessus que je commence à me demander comment cette franchise a pu traverser aussi aisément les décennies… On essayera tout de même le remake de 2009 prochainement. Comme quoi les à priori se révèlent parfois vrais…
Cycle impromptu pour cette nouvelle année, ce quatrième cycle slashers sera l’occasion de découvrir une vingtaine de slashers dont les emblématiques The House on sorority row, Sleepaway Camp, The Prowler, Prom Night, My Bloody Valentine, The Burning, The Slumber Party Massacre, Evil Dead Trap, The Funhouse. Il y aura un peu de vintage avec Alice Sweet Alice, Torso et Peeping Tom, du néo-slasher avec All the Boys Love Mandy Lane, Jeepers Creepers, Haute Tension, The Strangers, Scream Girl et on profitera de l’occasion pour se refaire également Halloween 3, Freddy sort de la nuit et le premier Scream!
Et sans doute d’autres qui suivront! En espérant pas trop se coltiner du nanar quand même!
Pour cette première de l’an 2021, on se penche (longuement, la passion a parlé) sur le genre slashers, emblème de l’horreur des années 1980! Joli prétexte pour revisionner les films originels des sagas cultes Halloween, Vendredi 13, Les Griffes de la Nuit et disséquer ce genre, codifié à l’extrême mais également parfois vecteur d’ambiances uniques!
Genre #8: Rétrospective films du mois (octobre 2020 – mars 2021) –
Genre!
Nouveau format court aujourd'hui avec le "film du mois", notre futur rendez-vous mensuel (voire bimensuel si des bonnes surprises sont au menu)! Retour donc sur six mois de podcasts, de chroniques et de visionnages de films, à raison d'un film marquant par mois. Et ce coup ci, il y en a pour tous les goûts, vous verrez!
Films évoqués (je vous mets directement les filmographies pour éviter de noyer la description): Drunk (2020) de Thomas Vinterberg, Ebola Syndrome (1996) d'Herman Yau, Mondwest (1973) de Michael Crichton, Alice (1988) de Jan Svankmajer, Torso (1973) de Sergio Martino, Buffet Froid (1979) de Bertrand Blier
Quelques liens sympas que je vous ai déniché:
En savoir plus sur le Dogme95
La vidéo du Coin du Bis (chaîne que je vous recommande pour la énième fois car lui aussi déterre des pépites totalement méconnues) sur la catégorie III
Petite analyse de Mondwest
Présentation plus complète de Jan Svankmajer
Critique de Torso par les non moins excellents Psychovision
En attendant de vous avouer mon étrange fascination pour Rubber, écoutons plutôt Quentin Dupieux nous parler de ses films français favoris
Retrouvez tous les articles et analyses sur https://genrepodcast.frRetrouvez moi aussi sur Twitter et Captain WatchPour me soutenir: https://utip.io/genrepodcastCe podcast est diffusé sur iTunes, Spotify et Deezer… mais aussi Podbean, Google Podcasts et beaucoup d'autres!Fond sonore: "Wonder" par Lakey Inspiredhttps://soundcloud.com/lakeyinspired
Dès 1985, c’est la crise, l’engouement du public n’est plus là, les producteurs ne suivent plus et la censure sévit toujours autant… Il faut dire que la ficelle a été utilisée jusqu’à la rupture.
Il est évidemment incarné par Scream (96) qui engendrera une vague de slashers partout dans le monde. Il présente un slasher plus « mature », de par son scénario, ses thématiques et ses personnages.
Ces slashers « modernes » jouent et détournent les codes des slashers…et les mélangent à ceux d’autres genres, alors que le slasher tombera peu à peu dans l’oubli, au profit d’autres tendances horrifiques…
Je n’ai pas évoqué les séries basées sur l’univers des slashers comme Bates Motel (2013) Scream (2015), Scream Queens (2015), Slasher (2016) (merci Lucy pour la remarque)
Petite thématique slashers cette seconde semaine de janvier 2021, l’occasion de compléter mes lacunes sur le sujet et de dépoussiérer quelques bobines. Pour l’anecdote, les slashers 80’s correspondent à ma découverte de l’horreur/épouvante au début des années collège. Les franchises Halloween puis Les Griffes de la Nuit (malgré une nette préférence pour cette dernière) sont donc de sacrées madeleines de Proust pour votre hôte, sans que je sois un grand friand de slashers, bien au contraire.
Maniac Cop: Partant d’un postulat prometteur (la figure d’autorité devenant la menace, distillant de fait un climat paranoïaque dans les bas fonds de New York proches d’un Maniac du même réal) mais plombé par un classicisme navrant et un mélange bancal d’action et de slasher au rabais, l’intrigue de ce premier Maniac Cop ne s’étoffe au final que dans sa toute dernière partie (celle qui explique l’histoire de Matt Cordell). Un peu tard, donc, malgré la présence de Bruce Campbell dans les rôles principaux. A noter que Refn et Hyams préparent une série sur l’univers de la trilogie…
Halloween II: Premier slasher vu ado, premier film d’horreur vu en VHS tout court (j’hésitais à vous faire un bonus « souvenirs de vidéo-club » durant ces fêtes, ça n’est que partie remise), étant le genre de tordu aimant bien terminer les franchises par les films originels (Halloween sera une sévère déception, pour le coup), ce second opus m’avait passablement marqué par sa claustrophobie haletante. S’il me restait quelques souvenirs plus de vingt ans en arrière, c’était ceux de Laurie Strode se faisant inlassablement poursuivre par The Shape dans un hôpital glauque… Au final, cela correspond à la toute dernière partie du film, Halloween II prenant son temps (un peu trop par moments, gâchant ainsi la tension de certaines scènes) pour distiller la peur, nous épargnant l’ennuyeux enchaînement de mises à mort au profit de mises en scène plutôt ingénieuses, la première partie relatant le parcours de Myers (plus fourbe dans ce métrage) jusqu’à l’hôpital où est soignée Strode (c’est cet opus que l’on apprend que Myers est son frère). Suite directe de l’original (l’action se passe d’ailleurs la même nuit que les évènements du premier) avec une atmosphère assez similaire (Big John est à la prod et au montage, au désepoir de Rosenthal), il confirme que bien que mal aimé (il est vrai que Lee Curtis n’est pas trop présente à l’écran), cet Halloween II est surtout plein de qualités et sous estimé.
Halloween: Très intéressé par ce dernier Halloween en date, à l’esprit assez proche de l’original (le remake de Rob Zombie étant efficace mais peu mémorable avec le recul), celui s’avère effectivement une bonne surprise. Visuellement magnifique, bien rythmé, avec moultes clins d’oeil aux deux premiers opus, il prend le parti de faire suite à l’original, avec une Laurie Strode, rescapée vengeresse salement badass (Sarah Connor?) et The Shape, maléfique à souhait. On déplorera juste une fin expédiée un peu à ma va vite. A noter que Gordon Green prépare deux suites prévues pour 2021 et 2022.
Vendredi 13: Il se trouve que votre serviteur n’a jamais vu un seul film de la saga Vendredi 13, le côté clichesque de la chose m’en a toujours tenu éloigné. Et…j’aurais dû patienter encore quelques années, voire quelques décennies, tellement j’ai détesté ce que j’ai vu. Enchaînement de morts sans aucune tension (mention spéciale à la daronne Voorhees qui crache sa Valda en moins d’une minute), mauvais acteurs, personnages débiles, final pas crédible, film trop long, bref une accumulation de clichés dignes d’une parodie d’horreur avant l’heure, voilà comment m’est apparu ce Vendredi 13 originel. Le cadre forestier est très mal exploité. Seul le (faux) twist final mérite le coup d’oeil, c’est dire! Ca promet pour le futur cycle « slashers »…
November: D’une photographie N&B à couper le souffle (Bergman es tu là?), November est un bon petit film estonien dans la lignée de The Witch et The Lighthouse, à savoir de l’épouvante à l’ancienne, véritablement plus orienté fantastique que horrifique et qui fait la part belle aux contes et folklore locaux. Le seul bémol est sa longueur, qui aurait méritée d’être (pas mal) raccourcie. On me dit dans l’oreillette qu’il s’agit d’une adaptation d’un roman (Les groseilles de novembre d’Andrus Kivirähk).
Creep: Found footage sans prétention, avec de bonnes idées ci et là. Si le rythme laisse à penser que l’explosion finale n’aura pas lieu (coucou Blair Witch), la fin est justement plutôt réussie à mon sens! Hélas le scénario un peu trop convenu plombe le tout et fera de ce Creep un métrage qu’on oubliera bien vite!
The Perfection: Autre film vu sur Netflix (Lucy, si tu nous regardes…), The Perfection est un modèle de thriller imprévisible, avec des actrices prometteuses (Allison Williams, Logan Browning) où chaque piste envisagée est ingénieusement brouillée (Knives Out était également une vraie claque pour ça), sans donner dans les explications invraisemblables non plus! Il se trouve que c’est une des raisons pour laquelle je regarde des thrillers aujourd’hui et pourquoi certains « monuments » du genre (Le Prestige, Shutter Island) sont des fiascos intégraux pour moi! On pourra déplorer que la psychologie des personnages est bâclée pour mettre l’action en avant, que le budget faiblard se ressent par moments, mais bon, ne boudons pas notre plaisir!
Capricorn One: Thriller au scénario ingénieux, porté par une brochette d’acteurs plus ou moins habitués à des seconds rôles mais qu’on connaît forcément (James Brolin, Telly Savalas et même…O.J. Simpson), Capricorn One est situé à la croisée du scandale du Watergate et des théories sur l’alunissage qui aurait été filmé en studio. Trois astronautes sont ainsi forcés de mettre en scène le succès d’une mission spatiale vers Mars, pour le profit de la NASA et la crédibilité du Président des USA, leurs familles étant prises en otage. Seulement un technicien de la NASA, puis son ami journaliste vont commencer à avoir eux aussi des doutes sur la véracité du projet spatial. Bien rythmé, diversifié côté décors, parsemé de second degré, le film mèle intelligemment les deux « histoires » (le sort des astronautes et l’enquête du journaliste) jusqu’à un survival plus « classique » en guise d’apothéose finale (un peu grossier, ce survival d’ailleurs). Assez osé pour l’époque vu les sujets abordés (pouvoir des images, intérêts politiques,…)! Une bonne surprise!
Klute: Enquêtant sur la disparition d’un homme à la supposée double vie, le détective privé John Klute (Donald Sutherland) n’a d’autre choix que de repartir à zéro et interroger Bree Daniels, une call-girl new yorkaise (Jane Fonda dans un rôle aussi inhabituel que détonnant) que le disparu aurait fréquenté. Voilà le pitch de départ pour ce formidable thriller qui vous entraînera dans les bas fonds de la Grande Pomme! La complémentarité entre ce Klute froid et incorruptible et Daniels alternant entre indépendance et vulnérabilité me rappelle les rapports complexes mais fascinants entre Blomkvist et Saladner dans la saga Millenium. La BO de Michael Small (qui collaborera maintes fois avec le réal) est mémorable. Et que dire de ce final glaçant en diable? En tout ça si vous n’êtes pas allergique aux thrillers au rythme lancinant, à la menace suggérée (plutôt que montrée), tenant magistralement le suspense sur la durée et n’ayant pas peur de développer ses personnages (finalement aussi voire plus importants que l’enquête elle même), avec une image classe et une ambiance paranoïaque à la De Palma (Pakula ayant commencé sa carrière en même temps que l’ami Brian), Klute est fait pour vous! Foncez!
Bon, c’est décidé, hors films cultes et cycles thématiques, les découvertes se feront majoritairement en mode « express ». C’est largement plus pratique.
Alice: Très bonne surprise que ce « Alice » tchèque, à l’univers tout aussi fascinant, créatif que subtilement macabre. Mélange de prises de vues classiques et d’animation (marionnettes en stop motion), le rendu est fluide et l’univers totalement surréaliste, procurant au film une originalité certaine! Je ne vous spoilerai pas plus cette énième adaptation du roman de Lewis Carroll mais je ne conseille pas ce genre de métrage à des enfants en bas âge (à moins que vous ne vouliez les traumatiser durablement -j’ai encore des souvenirs du Vietnam quand je pense à Téléchat alors que j’ai découvert ça à 20 ans passés, donc – mais aussi parce que sans musique et avec peu de dialogues, pas sûr que cela soit très accrocheur pour eux). Une jolie pépite d’onirisme, de second degré et de folie visuelle dans tous les cas! Notez que Jan Švankmajer, le réal, a passablement influencé Tim Burton et Terry Gilliam. Oui, rien que ça! On tentera Faust, Les Conspirateurs du plaisir, Otesánek ou d’autres réalisations du monsieur avec grand plaisir en tout cas!
Le Survivant/The Omega man: Je l’avais évoqué dans le dernier podcast, Le Survivant est donc la seconde adaptation du Richard Matheson, plus proche de celle de 2007 par de multiples aspects (métropole vide, personnage principal ayant une formation scientifique,…) que du huit clos « psychologique » avec Vincent Price. Malheureusement bâclé et plombé d’invraisemblances/de trop grosses ficelles, on est aussi plus proche de la série Z que de la dystopie/post apo inventif. Le choix de donner pas mal d’humanité aux membres de la Famille est intéressant mais bien mal utilisé également. Une déception, clairement, loin du monument Soleil Vert où on retrouvera Charlton Heston deux ans plus tard.